Abstrait

Le sévoflurane associé à une stratégie de refroidissement modifiée réduit considérablement la dépendance au respirateur, la durée du séjour en unité de soins intensifs et à l'hôpital chez les survivants d'un arrêt cardiaque

AT Bos, Q Muijrers, L Janssen, NA Foudraine

Contexte : L'utilisation d'anesthésiques volatils (AV) a suscité un intérêt comme alternative aux sédatifs intraveineux chez les patients en USI, principalement en raison de leur très courte demi-vie. Ainsi, l'association du sévoflurane à une gestion ciblée de la température pourrait à la fois améliorer la qualité des soins et la durée de séjour des patients réanimés hors hôpital (OHCA). Nous avons étudié les effets d'un changement de protocole incluant le sévoflurane sur la durée de la ventilation et la durée du séjour en USI. Le critère secondaire était l'incidence du délire. Méthodes : Nous avons comparé rétrospectivement deux protocoles successifs chez 128 survivants d'OHCA, admis entre janvier 2015 et avril 2017. Au cours de la première période, les patients ont été sédatés par voie intraveineuse et refroidis en profondeur (TTM/IV) (n = 77), et à partir de 2016, les patients ont été sédatés par sévoflurane et légèrement refroidis (mTTM/sevo) (n = 51). Les patients ont été comparés selon le protocole. Français Dans les variables normalement distribuées, un test T de Student a été utilisé, sinon des analyses non paramétriques (Mann-Whitney U) ont été utilisées. Les critères d'évaluation cliniques ont été étudiés chez les patients ayant récupéré complètement sur le plan neurologique. Résultats : La durée de la ventilation et la durée du séjour en USI étaient toutes deux plus courtes dans le groupe mTTM/sevo ((médiane 28,2 h, IQR 26,4-38,5) contre médiane 90,1 h, IQR 59,1-159,2 ; p < 0,01) et médiane 2,3 jours (IQR 1,9-2,7) contre 5,6 jours (IQR 3,9-7,9) ; (p < 0,01), respectivement. Français De plus, la durée d'hospitalisation était plus courte dans le groupe mTTM/sevo, médiane de 8,9 jours (IQR 5,4-16,9) contre 15,8 jours (IQR 11,7-23,3) dans le groupe TTM/IV (p<0,01). L'incidence du délire était plus élevée dans le groupe TTM/IV ((51,8 %) contre (11,5 %) dans le groupe mTTM/sevo ; p<0,01). Conclusion : Le sévoflurane associé au mTTM est une alternative sûre chez les survivants d'un ACHE. Nous avons démontré une dépendance plus courte au respirateur, ainsi qu'une durée de séjour en USI et à l'hôpital plus courte. L'incidence plus faible du délire chez les patients ayant récupéré complètement sur le plan neurologique est particulièrement intéressante et mérite des recherches plus approfondies. Elle est peut-être associée à une administration moindre de benzodiazépines.

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