Abstrait

Ranolazine dans l'angine de poitrine stable réfractaire et chronique

Zaid Iskandar, James Noyes, Aram Mirza, Cole Roberts, Qaiser Zeb, CC Lang

Objectifs : Les directives actuelles du Scottish Intercollegiate Guidelines Network (SIGN) recommandent les bêtabloquants et les inhibiteurs calciques dihydropiridine comme agents de première intention pour l'angine de poitrine réfractaire. Malgré un traitement optimal par pharmacothérapie et revascularisation, jusqu'à 40 % des patients présentent encore des symptômes. La ranolazine, un dérivé de la pipérazine, inhibe sélectivement les courants sodiques tardifs et présente un intérêt particulier car elle n'est actuellement pas recommandée systématiquement par les directives SIGN et le Scottish Medicine Consortium (SMC), mais elle a été prescrite à Tayside, initialement par le biais de l'IPTR depuis 2017 et récemment par le biais d'un protocole de traitement local de nouveaux médicaments et d'une voie d'angine stable. L'expérience concrète de la prescription de ranolazine chez les patients souffrant d'angine chronique et souvent réfractaire n'est pas largement rapportée. Nous avons donc audité son utilisation à Tayside pour comprendre son modèle de prescription au sein de notre population de patients et évaluer ses effets sur le soulagement des symptômes de l'angine.

Méthodes : Les dossiers médicaux électroniques et les données de prescription entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2018 ont été analysés rétrospectivement. Des données sur les caractéristiques de base, les informations de prescription, les antécédents médicaux et le contrôle des symptômes d'angine ont été collectées. Des statistiques descriptives standard ont été utilisées pour l'analyse.

Résultats : 35 patients ont été identifiés comme pouvant être inclus dans l'audit. L'âge moyen était de 71,4 ± 12,5 ans et 68,6 % étaient des hommes. 23 patients (65,7 %) avaient subi une intervention coronarienne percutanée (ICP) ou un pontage aortocoronarien (PAC). La raison la plus fréquente de prescription de ranolazine était l'angine réfractaire (74,3 %), la dose la plus courante étant de 375 mg BD. La prescription d'antangineux recommandés par les lignes directrices était élevée, 80 % des patients prenant un bêtabloquant et un nitrate avant de commencer la ranolazine. Fait encourageant, 27 patients (77,1 %) ont signalé une amélioration de la classe d'angine de la Société canadienne de cardiologie (SCC) et le taux de non-répondeurs était de 22,9 %. Aucun effet indésirable entraînant l'arrêt de la ranolazine n'a été constaté.

Conclusion : La ranolazine peut jouer un rôle en tant qu’agent anti-angineux supplémentaire avec une obtention raisonnable du contrôle des symptômes chez les patients souffrant d’angine réfractaire malgré l’utilisation d’autres agents anti-angineux recommandés par les directives.

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